A propos de la lèpre
La lèpre (ou maladie de Hansen) est une maladie infectieuse chronique dûe au Mycobacterium leprae touchant les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses, et provoquant des infirmités sévères. La lèpre est une maladie contagieuse. Le bacille de la lèpre se transmet par des gouttelettes d’origine buccale ou nasale, lors de contacts avec un sujet infecté et non traité; la période d’incubation de la maladie est d’environ 5 ans, mais les symptômes peuvent n’apparaitre qu’au bout de 20 ans. Ce qui rend difficile le recensement des malades.
La lèpre devient une maladie invalidante lorsque les atteintes neurologiques apparaissent au niveau des yeux, des mains ou des pieds. A son stade initial, le plus souvent une tache insensible de la peau, la maladie ne pose pas de problème particulier, d’où la banalisation des lésions et le retard à venir consulter. Or, c’est à ce stade que le traitement antibiotique est le plus efficace et peut éviter l’apparition des complications. D’où l’importance de faire connaître au plus grand nombre les manifestations précoces de la maladie.
Plusieurs facteurs sont liés à la maladie comme la pauvreté, le manque d’hygiène et la malnutrition. Une personne en bonne santé, avec un système immunitaire efficace éliminera le bacille de son organisme. La maladie est donc fortement liée au développement d’un pays.
La lèpre touche environ 200’000 nouveaux cas par année dans le monde, et se développe en Asie du Sud-Est, en Afrique et en Amérique du Sud. Faute de traitement, la lèpre peut entraîner des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs périphériques, des membres et des yeux, pouvant en outre causer une perte totale de sensibilité aux pieds et/ou aux mains.
Le traitement de la maladie est distribué gratuitement par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), et associe trois antibiotiques (polychimiothérapie ou trithérapie). La durée du traitement varie de 6 à 12 mois selon le type de lèpre (paucibacillaire ou multibacillaire). Malheureusement, dans de trop nombreux cas, les malades ne sont diagnostiqués que très tardivement, après avoir déjà subi les conséquences invalidantes de la maladie; bien que pouvant, dans certains cas, récupérer partiellement certaines capacités, grâce à la chirurgie réparatrice, ces personnes restent marquées à vie et sont souvent rejetées de leur milieu familial et social. Le traitement peut aussi engendrer des effets secondaires indésirables. Les patients doivent être suivis pendant leur traitement.
La prévention primaire de la lèpre au sens strict n’existe pas, puisqu’on connaît encore très mal le mode de contamination et d’acquisition de la maladie, vu sa très longue incubation. Elle passe bien sûr par la détection rapide des cas et leur accès rapide au traitement afin d’éliminer l’excrétion, essentiellement nasale, des bacilles des patients multi-bacillaires. La prévention passe donc par une diffusion des connaissances sur la maladie le plus large possible auprès de la population, des différents professionnels de santé et le dépistage actif et rapide des nouveaux cas. La prévention passe donc pour beaucoup par la sensibilisation de la population, comme indiqué ci-dessus, la formation du personnel de santé et le dépistage précoce actif.